
Brighton Beach se situe juste à l’est de Coney Island et leurs plages respectives sont une seule et même longue bande de sable bordée par l’Océan Atlantique.
Surnommé « Little Odessa » – oui, comme le film éponyme de James Gray qui s’y déroule – ce quartier regroupe la communauté russe et ukrainienne, d’ailleurs plus juive qu’orthodoxe, car les synagogues y sont plus fréquentes que les églises. Le long de Brighton Beach Avenue et des autres principales artères, une enseigne sur deux est ainsi écrite en cyrillique et l’on entend dans la bouche des passants plus souvent une langue slave que l’anglais. Des boutiques vendent des produits tout droit importés de l’Est : porcelaine typique, samovars, livres en russe, t-shirts écrits en cyrillique et jusqu’aux calendriers ornés d’affiches vintages, où les petits pères du peuple côtoient les pinups soviétiques. Les supermarchés sont tout autant achalandés, depuis le cottage cheese russe jusqu’aux poissons de la Baltique en conserve et boîtes de chocolat de la babouchka. Quelques restaurants proposent force bortch et raviolis (pelmeni et vareniki).
Il est fascinant de constater comment ce quartier, comme d’autres quartiers communautaires, combine des éléments propres à cette communauté – les acheteurs et vendeurs qui s’apostrophent autour de produits non traduits en anglais nous plongent en plein Moscou – avec un cadre typiquement new-yorkais : le métro suspendu sur ses poutrelles en acier rouillé, l’architecture des maisons, les larges trottoirs en dalles bétonnées, les panneaux, les voitures. Selon que l’on tourne la tête à gauche ou à droite, on parcourt ainsi 10 000km aller et retour.

3 commentaires sur “Brighton Beach (Brooklyn)”